Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi condamné en 2020 à 20 ans de travaux forcés pour détournement de près de 60 millions de dollars dans le cadre du programme d’urgence du chef d’État, a été acquitté en appel. L’affaire était montée en cassation, qui avait renvoyé le dossier. Son co-accusé, l’homme d’affaires libanais Sanoh Jammal est également acquitté. La cour d’appel de Kinshasa-Gombe motive son jugement par le manque de preuves.
Au premier comme au second degré, le procureur et les parties civiles avaient étayé les infractions de détournement et de corruption par une série d’actes isolés. Les deux camps se basaient aussi sur l’enrichissement de certains membres de la famille Kamerhe.
Les juges d’appel affirment aujourd’hui qu’il n’existe à ce jour aucune preuve matérielle et débarrassent l’ancien bras droit du président de toutes les charges. L’arrêt a été rendu de manière atypique. Après deux reports du prononcé, il n’y a pas eu d’audience officielle. Il a été communiqué aux avocats de Vital Kamerhe.
Le verdict n’a pas surpris dans les milieux politiques, où la décrispation est de mise depuis fin 2021.
Les juges de la Cour de cassation avaient d’abord accordé la liberté provisoire à Vital Kamerhe, motivant leur décision par « le tableau médical très critique » du concerné. En avril, la même cour avait annulé la confirmation de la condamnation par la cour d’appel de Kinshasa – Gombe. La Cour de cassation avait estimé que le juge d’appel avait violé les droits de la défense alors que l’affaire n’était pas en état d’être jugée.
Le dossier fut renvoyé devant de nouveaux juges qui viennent donc d’annuler le précédent jugement dans toutes ses dispositions.
Pour Me Hugues Pulusi, avocat de Vital Kamerhe, « la justice a réparé son injustice et la vérité a triomphé sur les mensonges ».
Reste à savoir si le procureur ne tentera pas un nouveau pourvoi en cassation, mais cet acquittement permet à Vital Kamerhe de revenir dans l’arène politique à l’aube des élections.
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