L’arrivée du Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye à Lomé, reçue avec les égards diplomatiques par son homologue togolais Faure Gnassingbé, marque un moment de cordialité affichée. Officiellement placée sous le sceau de l’amitié et du travail, cette rencontre cache toutefois des nuances qui invitent à une lecture plus politique qu’institutionnelle.

Dans son discours, Diomaye Faye a vanté la qualité des échanges, évoquant les enjeux bilatéraux et sécuritaires de la sous-région. Mais à bien y regarder, cette visite semble moins destinée à renforcer la coopération qu’à opérer un rééquilibrage dans son positionnement diplomatique actuel. Lui qui avait promis une rupture avec les pratiques de la Françafrique se montre aujourd’hui plus conciliant, voire pragmatique, dans ses choix d’alliances. Sa présence aux côtés de Faure Gnassingbé, figure de stabilité régionale, laisse entrevoir un repositionnement stratégique.

Le Togo, discret mais central dans l’échiquier ouest-africain, devient un un interlocuteur qui permet à Faye de tester sa nouvelle orientation de repositionnement avec la françafrique. Car derrière les déclarations protocolaires, cette visite pourrait bien signaler une volonté de Diomaye Faye de s’éloigner d’une posture de rupture frontale désormais jugée peu tenable.

Au final, cette entrevue avec Faure Gnassingbé illustre la complexité d’un chef d’État en quête de stabilité diplomatique. Entre idéaux proclamés et réalités continentales, Faye semble naviguer à vue.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *