Suite aux évènements du 30 septembre ayant entraîné la mise à l’écart du lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, un sondage rapide été fait en ligne. Plus d’un millier de répondants ont accepté de livrer leur opinion.
Le choix de ce sondage d’opinion précède du souhait d’éclairer, de donner quelques pistes pour la gouvernance du Burkina Faso et aussi quelques informations, qui approfondis, permettront d’éviter des écueils inutiles dans un élan de capitalisation intelligente.
En tout, 63% des répondants se déclarent « joyeux » suite au coup d’Etat du 30 septembre. 10,98% se disent « surpris » ; 8,36 % « tristes » ; 3,31 éprouvent un « dégoût » et 1,05% se disent en « colère ».
Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba évincé, c’est le capitaine Ibrahim Traoré qui a pris les commandes du MPSR. Pour 68% des répondants du sondage, le choix du capitaine Traoré comme Président du MPSR est un bon choix. 4% des sondés considèrent que ce choix n’est pas le bon.
Etre « visionnaire, ferme et jeune », voici les trois principaux profils du futur Président du Faso qu’il faut, pour séduire les répondants. Pour 77,18 % d’entre eux, il doit être visionnaire, pour 51, 05 % il doit être ferme, tandis que 42,25% le préfère jeune, 38,41% mature, 35,80 % humble et 20,56% autoritaire. Il ne faut pas avoir la tentation de sommer les pourcentages. Cela donnera un résultat aberrant d’autant plus que la question est à choix multiple, explique ce sondage.
Pour l’instant, le capitaine Ibrahim Traoré recueille (53,05 %), et reste le dirigeant préféré du peuple Burkinabé.
Une fois l’oiseau rare pour diriger le Burkina connu, 92,33 % des répondants placent la lutte contre le terrorisme comme la toute première des priorités, la lutte contre la vie chère comme priorité n°2 (43,82%) et le retour à une stabilité politique comme priorité n°3 (33,80%). Pour 86% des répondants, le nouveau chef de l’Etat doit être à l’écoute du peuple. Il doit aussi être honnête pour 83,71%, sincère pour 74,39% et franc (65,42%).
Pour 74,98 % des sondés, il est nécessaire que le pays ait un Premier ministre, contre 25,02 qui pensent le contraire. Par ailleurs, 64,25 % des répondants estiment qu’une Assemblée nationale sous la transition n’est pas nécessaire, contre 27,38% qui pensent le contraire et 8,37% qui n’en n’ont pas la moindre idée.
Il convient de noter qu’il s’agit d’un sondage en ligne, qui, tout en résumant l’avis de plus d’un millier de citoyens de tranches d’âges, de sensibilités et de régions diverses, ne permet pas une extrapolation en toute rigueur statistique. Cela n’enlève en rien, la qualité des résultats, une triangulation par des données qualitatives aurait par ailleurs très probablement apporter de la caution. Aussi, pense-t-on, ces avis récoltés méritent attention notamment pour les attentes, priorités et inquiétudes.
Martial GBATE