Concernant le secteur agricole, l’on note une lisibilité dans les propos et les actes que pose le capitaine Ibrahim Traoré, qui veut notamment redonner au système agricole du pays des «Hommes intègres», ses lettres de noblesse. Alors, peut-on croire que la révolution agricole sera une réalité sous le Président Ibrahim Traoré?
En plus des préoccupations dans le domaine sécuritaire, le Chef de l’Etat Ibrahim Traoré, veut faire aussi de la question du développement, notamment agricole, son cheval de bataille.
«Nous avons écrit plusieurs documents pour que l’Armée participe au développement de cette nation. Il faut révolutionner notre production, il faut révolutionner notre agriculture. On conquiert les terres, on les installe et on les aide à produire pour qu’on ne soit pas dépendant de l’extérieur. Nous avons des terres (bien fertiles, NDLR), nous pouvons produire. Donc c’est tout notre combat comme ça», a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré.
Comme pour donner un cachet indélébile à ses déclarations, son idée de la révolution agricole, le Chef de l’Etat du Faso, avait validé un rapport relatif à l’adoption d’un plan opérationnel d’appui à la campagne agricole de saison sèche 2022-2023. Et, le coût prévisionnel de ce plan opérationnel est de «10 624 603 326) F CFA dont 8 140 019 716 F CFA déjà mobilisés».
Situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, enregistre depuis 2019, plus de 20 millions d’habitants, d’une soixantaine d’ethnies vivant essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. Le pays a connu sous la période coloniale, une profonde transformation en matière agricole. En effet, cette période a habitué les Burkinabè à faire des productions dites de rentes destinées essentiellement aux pays occidentaux, comme le coton.
Pays enclavé, le Burkina Faso continue, depuis son indépendance (1960) de vivre cette situation qui lui impose d’importer de quoi se nourrir, au point d’y consacrer presque toutes ses énergies et ses ressources financières. Seule une parenthèse, entre 1984 et 1987 a donné l’espoir d’une souveraineté alimentaire, grâce à une profonde réforme agraire menée par l’ex président, feu le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara.
Alpha MOUMOUNI