Sur les 18 accusés, seuls quatre en détention préventive à Abidjan étaient présents à l’ouverture, en début d’après-midi devant le Tribunal criminel (Cour d’assises) d’Abidjan, les autres étant en fuite ou détenus au Mali.
Ces quatre accusés sont Cissé Hantao Ag Mohamed, Kounta Sidi Mohamed, Cissé Mohamed et Barry Hassan. Les chefs d’accusation sont assassinat, tentative d’assassinat, attaque de terrorisme, d’après notre correspondant sur place. Notre correspondant dit avoir observé du monde à l’ouverture de ce procès qui survient six ans après cette première attaque terroriste qu’a enregistrée la Côte d’Ivoire.
Mohamed Cissé, l’un des accusés, a plaidé non coupable. « Le jour de l’attaque, j’étais chez moi à la maison. Je reconnais avoir travaillé avec Kounta Dallah (considéré comme l’un des cerveaux de l’attentat) comme chauffeur, mais je n’étais pas au courant de sa sale besogne », a-t-il affirmé en se disant « Malien vivant en Côte d’Ivoire depuis 1987 ». La première journée du procès qui doit durer trois semaines, s’est achevée après sa déposition.
L’attentat de Grand-Bassam, revendiqué par Al-Qaïda, a illustré la crainte déjà présente en 2016 d’une extension de la violence jihadiste dans le Sahel aux pays du golfe de Guinée. Quatre Français, neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée, avaient été tuées lors de l’attentat. Trente-trois personnes de diverses nationalités avaient également été blessées selon les autorités ivoiriennes. Trois soldats ivoiriens avaient également été tués. Cette attaque avait été revendiquée par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Perpétrée en représailles aux opérations anti-jihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l’attaque visait aussi la Côte d’Ivoire qui avait livré des membres d’Aqmi aux autorités maliennes.
En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui n’a cependant plus connu d’attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam. Un attentat qui a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3.000 morts.
Paul ANDRE