Le Nigeria, la plus grande économie d’Afrique, est confronté à une situation financière délicate. Le naira, sa monnaie nationale, a chuté à un niveau record après que la banque centrale a vendu des dollars à un taux près de 30% inférieur à celui du marché officiel.
Cette décision a été prise en réponse à une demande croissante de devises étrangères de la part des industries et des importateurs, exacerbant les spéculations sur une possible dévaluation du naira. Sur la Bourse du Nigeria, la monnaie a subi une dépréciation allant jusqu’à 0,7%, le plus grand déclin en près de six mois, pour finalement se stabiliser à 467,04 nairas pour un dollar – un niveau jamais atteint auparavant.
Cette dépréciation survient dans un contexte de diminution des revenus et des réserves en dollars du Nigeria, contraignant de nombreux résidents à se tourner vers le marché noir où le naira est environ 40% plus faible. Après son investiture le mois dernier, le Président nigérian Bola Tinubu a exprimé son intention d’adopter un taux de change uniforme dans le cadre d’un programme visant à stimuler les investissements et à développer l’économie. Néanmoins, les déclarations du président n’ont pas empêché la banque centrale de démentir récemment un rapport faisant état d’une forte baisse du taux officiel du naira.
Selon Adetilewa Adebajo, économiste et directeur général de CFG Advisory, la mise en œuvre d’un taux de change uniforme n’est qu’une question de temps. Il prédit que le naira s’échange à environ 650 nairas pour un dollar après une dévaluation. Cette chute record du naira est un coup dur pour la population et met en lumière les défis monétaires auxquels le Nigeria est confronté.
Sasha Okuma