Son Excellence Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir il y a deux semaines lors d’un putsch au Burkina Faso, le deuxième en huit mois, a été désigné vendredi 14 octobre « à l’unanimité » Président de transition jusqu’à une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Le capitaine Traoré a été désigné par des assises nationales rassemblant quelques 300 représentants de l’armée et la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015.

Sous les acclamations, le jeune capitaine de 34 ans, qui préside depuis le 30 septembre une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), a signé à l’issue des travaux, une « Charte de la transition » qui fait de lui le Président pour les 21 mois à venir. L’article 5 de cette charte stipule que « le Président du MPSR assure les fonctions de Président de la transition, Chef de l’État, chef suprême des Forces armées nationales ».

La charte maintient un gouvernement de 25 membres et une Assemblée législative de transition (ALT) de 71 membres non rémunérés, hormis des indemnités de session.

Pour rappel, le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et regroupés au sein du MPSR, avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina.

Elles n’ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir Son excellence Ibrahim Traoré, afin de « recentrer la transition sur les urgences sécuritaires », selon la junte.

Le capitaine Traoré avait assuré qu’il ne ferait qu’expédier « les affaires courantes » jusqu’à la désignation d’un nouveau Président de transition civil ou militaire par des « assises nationales ». Mais depuis son coup d’État, il n’a cessé de bénéficier du soutien de la rue. Sous non est sur toutes les lèvres.

Selon les Burkinabé, Son Excellence Ibrahim Traoré il « incarne le renouveau, un renouvellement générationnel, une rupture avec les anciennes pratiques ».

Le capitaine Traoré a assuré que Ouagadougou continuerait à respecter les engagements pris sous Paul-Henri Sandaogo Damiba vis-à-vis de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en particulier sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.

Josiane MBATO

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