Les affrontements se poursuivaient, samedi, plus d’un mois après le début des affrontements entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Daglo.
Les combats continuent au Soudan. Des frappes aériennes et tirs d’artilleries ont secoué, samedi 20 mai, la capitale soudanaise, où l’ambassade du Qatar a été saccagée par des hommes armés, illustrant le chaos qui règne désormais dans le pays, après plus d’un mois de guerre.
Des habitants de la capitale ont fait état de « frappes aériennes » de plus en plus violentes, faisant même « trembler les murs des maisons ».
Ignorant les appels à la trêve, l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, s’affrontent pour le contrôle des lieux stratégiques et de pouvoir.
Des bombardements ont lieu près du siège de la télévision publique, ont rapporté d’autres témoins, tandis que les deux camps continuent de revendiquer des victoires sur les réseaux sociaux et les médias.
Depuis leur début le 15 avril, les combats ont fait près d’un millier de morts et plus d’un million de déplacés et de réfugiés.
Alors que les négociations pour une trêve humanitaire piétinent, le général Burhane a nommé trois de ses fidèles au sommet de l’armée, limogeant vendredi le général Daglo de son poste d’adjoint au Conseil de souveraineté et nommant à sa place Malik Agar.
Cet ancien rebelle, qui avait signé en 2020 la paix avec le pouvoir de Khartoum, a annoncé samedi dans un communiqué au ton rassembleur, vouloir « arrêter la guerre et s’asseoir à la table des négociations ». « La stabilité du Soudan ne pourra être rétablie que par une armée professionnelle et unifiée », a-t-il indiqué en s’adressant au général Daglo.
C’est l’intégration des FSR dans l’armée qui a sonné le glas de l’union entre le général Burhane et le général Daglo, depuis le putsch de 2021, lors duquel ils avaient évincé ensemble les civils du pouvoir.
La lutte entre les deux hommes pour le pouvoir a fait plonger le Soudan dans le chaos. Des témoignages d’occupation de logements, de pillages et autres exactions se multiplient et les représentations diplomatiques n’ont pas été épargnées.
Samedi encore, le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé les « milices des FSR » d’avoir attaqué, vandalisé et pillé l’ambassade du Qatar à Khartoum, emportant ordinateurs et véhicules.
Khartoum avait déjà accusé les paramilitaires d’avoir attaqué des chancelleries évacuées : « les ambassades d’Inde et de Corée, le bureau culturel saoudien, la résidence des diplomates suisses et une section consulaire turque ».
L’attaque n’a pas fait de victime, selon Doha qui avait déjà évacué le personnel de l’ambassade. Le ministère qatari des Affaires étrangères a dénoncé l’attaque, affirmant que son ambassade avait été « prise d’assaut et vandalisée » par des « forces armées irrégulières ».
Selon les experts, les deux généraux rivaux, sûrs de pouvoir l’emporter militairement mais jusqu’ici à forces égales, ont fait le choix d’une guerre longue plutôt que de concessions à la table des négociations.
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