Le 19 février dernier, l’Union européenne (UE) et le Rwanda ont signé un protocole d’accord pour favoriser le développement de chaines de valeurs « durables et résilientes » pour les matières premières encore appelées « minerais des conflits ou de sang ».
La signature de cet accord soulève des questions et inquiétudes quant au rôle de l’UE dans la crise à l’Est du Congo, surtout qu’elle est principalement économique en lien avec l’exploitation et le commerce illégal des minerais de la RDC dans lequel les rebelles du M23 et Kigali sont impliqués.
Kinshasa a dénoncé cet accord et appelé l’UE a clarifié sa position car visiblement, « s’arranger avec le Rwanda pour développer les chaînes de valeur durable pour les matières premières critiques et stratégiques qu’il ne possède pas, ne peut avoir pour conséquence que d’accentuer l’exploitation illicite des richesses naturelles du Congo par le Rwanda, dont la prospérité est fondée sur cette activité criminelle et de lui donner davantage les moyens d’agresser la République Démocratique du Congo ».
Selon l’ancien candidat à la présidentielle Dénis Mukwege, cet agissement de l’UE relève du cynisme et illustre cette politique à géométrie variable des institutions internationales.
Pour l’homme, ce renforcement du partenariat entre l’UE et le régime dictatorial de Paul Kagame qui soutient la rébellion, est en contradiction avec « le principe de cohérence et les valeurs fondamentales de l’UE, notamment la promotion de la paix et des droits humains, qui devraient être des objectifs fondamentaux dans ses relations extérieures ».
Pourquoi signer un partenariat avec le Rwanda si cet accord existe déjà entre l’UE et la République démocratique du Congo (RDC) ? Des questions que posent les congolais depuis la signature de cet accord. En faisant cela, l’exécutif européen se déclare soutien du Rwanda et par ricochet, des rebelles qui commettent des exactions sur les populations. Que retenir de cette situation ? La communauté internationale n’a que faire des africains, elle a juste des intérêts en Afrique.
Alfreda Massan